À la loupe : Dan Bylsma détaille sa vision du cas Rasmus Ristolainen

L\’entraîneur-chef des Sabres était en visite lundi au sein des studios de la station Buffalo\’s WGR 550, dans l\’optique d\’aborder l\’actualité et le futur proche de son équipe. Chris Nichols, via Today\’s Slapshot, a ainsi retranscrit plusieurs passages de son intervention sur les ondes. Interrogé entre autres sur le dossier Vesey, sur lequel il n\’a guère fait de déclaration fracassante, le technicien américain a également pris la parole pour aborder la situation sportive et contractuelle de ses deux RFA n\’ayant pas encore, à ce jour, signé leurs ententes avec la franchise. Zemgus Girgensons et Rasmus Ristolainen, le duo en question, seraient ainsi \ »en progression\ » quant à apposer leur paraphe sur un nouveau contrat avec les Sabres, d\’après les propos tenus par Bylsma. Sans trop s\’attarder sur les négociations qui s\’enchaînent entre les différentes parties, notre homme a cependant rapidement emmené la conversation vers un autre sujet, relevant de la technique et des statistiques avancés.

En effet, Bylsma a abordé les très décriés indices de possession de Ristolainen. Une question épineuse, car centrale dans les critiques auxquelles l\’arrière finlandais a dû faire face au cours de sa dernière campagne. Avec un pourcentage Corsi de 45.4% sur la saison 2015/16 (à voir via hockey-reference.com), le défenseur affiche de piètres résultats dans un registre où tout passage au dessous de la barre de 50% est considéré comme médiocre. Pour rappel, ce fameux Corsi prend en compte les tentatives de tirs bloqués, tirs cadrés et tirs hors cible effectuées par les deux formations lorsqu\’un joueur en particulier se retrouve sur la glace. Dans le cas de Ristolainen, la balance des lancers tentés penche ainsi en faveur de l\’équipe adverse dès qu\’il rentre sur la surface de jeu. Ainsi, si l\’opposition engrange plus d\’opportunités de tirs que sa propre équipe en sa présence, cela signifie que les antagonistes de Ristolainen possèdent plus souvent la rondelle que lui et ses équipiers lorsqu\’il prend part au jeu. Notons que lors de l\’exercice 2014/15, le finlandais a affiché un Corsi encore plus désastreux, de 37.3%.

Cependant, pour Dan Bylsma, la simple lecture de ces statistiques ne suffit pas à leur compréhension, car d\’autres éléments rentrent en ligne de compte. Et pour lui, Rasmus Ristolainen est directement concerné :

\ »Il y a des joueurs dans la grande ligue qui possèdent un Corsi élevé et qui sont des joueurs protégés. C\’est à dire que la position dans laquelle ils sont placés et les profils des opposants qu\’ils affrontent finissent par aboutir au Corsi qu\’ils affichent. La qualité de l\’adversité à laquelle ils font face a donc son importance\ » explique ainsi Bylsma, qui aborde ensuite le cas de son protégé \ »Nous en demandons beaucoup à Rasmus. Nous le plaçons dans toutes sortes de situations. Dans des situations difficiles. Et je pense que la plupart des chiffres qui sont présentés le concernant, notamment au niveau de la possession et de l\’indice Corsi, résultent de tout cela.\ »

Le point clé de cet argumentaire repose donc sur l\’adversité à laquelle Ristolainen est confronté. Beaucoup utilisé par son staff l\’an dernier, le jeune défenseur (21 ans) a ainsi eu à composer face à de nombreux adversaires de qualité, avec une pression importante sur les épaules. Comme le notait il y a quelques mois un autre auteur de Today\’s Slapshot, Pat Holden, Bylsma a ainsi beaucoup amené son arrière à prendre un maximum de jeux en zone défensive tout en faisant de lui le défenseur des Sabres le plus utilisé en infériorité numérique. Avec un peu plus de 25 minutes de temps de glace par rencontre, Ristolainen est un élément incroyablement important à la ligne bleue des Sabres. Or pour Bylsma, il est temps de le délester d\’une partie de ce poids, afin d\’aider la poursuite de son développement :

\ »Je pense que ce n\’est probablement pas un gars qui devrait jouer jusqu\’à 28 ou 30 minutes sur une soirée. […] Vous verrez, lorsque Zach Bogosian sera de retour, que ses chiffres vont redescendre à 24 ou 25 minutes. C\’est je pense, là où vous le verrez l\’an prochain, et je crois que ses statistiques vont, de ce fait, s\’améliorer.\ »

Pour Bylsma plus question donc de laisser, même occasionnellement, son poulain dans une situation où il serait sur-utilisé. La volonté d\’offrir un certain répit à l\’arrière finlandais apparaît comme évidente. De fait, Ristolainen semble également avoir payé l\’inexpérience de la brigade défensive de Buffalo, somme toute encore jeune. Aux côtés d\’autres éléments sous la trentaine tels que Zach Bogosian, Jake McCabe et bientôt peut-être Casey Nelson, l\’ami Rasmus aurait éventuellement été bien aidé par l\’arrivée d\’un renfort d\’expérience sur le Top-4 de son équipe, au cours de la dernière saison. C\’est maintenant chose faite avec l\’embauche durant l\’été de Dmitry Kulikov, l\’ancien des Panthers apportant plus de présence de physique, notamment le long des bandes, au sein des deux premières paires alignées à Buffalo.

De quoi aider Ristolainen à relancer ses stats ? Difficile à dire mais la question est désormais adressée, alors que toute l\’organisation des Sabres vise dès maintenant à sortir des bas-fonds de la Conférence Est pour relancer la franchise. Avec l\’arrivée d\’un vétéran aguerri pour lui tenir compagnie et la diminution probables des tâches qui lui seront assignées, le finlandais aura en tous cas de précieux éléments en sa faveur afin d\’inverser une bonne fois pour toutes cette courbe statistique. Et prouver, enfin, à tous ses détracteurs, que sa place à la tête de la défense des Sabres n\’est guère usurpée.

[STATS]5253[/STATS]