À la loupe | Julius Honka, un espoir qui prend confiance au Championnat du monde

Auteur d’un bon Championnat du monde sous les couleurs de son équipe nationale, le défenseur finlandais Julius Honka avance ses pions pour l’an prochain. Au sein d’une équipe de Dallas très perméable à la ligne bleue, cet espoir virevoltant devrait avoir de nombreuses chances de se faire valoir. De quoi l’inspirer à l’heure de revêtir les couleurs de son pays…

Un élément qui surnage

Depuis l’intronisation de Lauri Marjamäki au poste de sélectionneur national, la Finlande semble balbutier son hockey. Arrivé à la tête de la formation l’été dernier, le coach a essuyé un cuisant revers à la dernière Coupe du Monde, marquée par trois défaites de rang. De retour aux Mondiaux, l’Équipe Suomi n’a pas particulièrement brillé, totalisant 11 points pour 2 victoires, seulement, en temps réglementaire (fiche de 2-2-2). Battue par la France (5-1), accrochée par la Norvège (vic. 3-2 en prolongation) ou le Bélarus (3-2), la sélection finlandaise, trop hésitante et attentiste, manque de confiance. À l’heure d’affronter les États-Unis en quart de finale, les Bleu-et-Blanc devront donc faire confiance à leurs cadres pour espérer accrocher une victoire. Et le jeune Julius Honka est bien l’un d’eux.

S’il est loin d’être le meilleur pointeur de sa formation (3 unités, dont 1 but), l’arrière est en revanche l’un des joueurs les plus responsabilisés au sein du collectif scandinave. À 21 ans, il évolue sur la première paire et récupère un solide temps de glace. Hier, dans la défaite des siens face au Canada (5-2), Honka a passé 18 minutes et 28 secondes sur la surface de jeu, le plus souvent face aux meilleurs éléments adverses. Très utilisé à 5-contre-5, il l’est aussi en supériorité numérique, où il assure souvent le rôle de quart-arrière du jeu de puissance finlandais.

Statistiquement, son apport se traduit principalement au niveau des tirs au but. Toutes équipes confondues, le Finlandais est le 7e patineur ayant le plus lancé vers le filet au cours des phases de groupe (premier chez les défenseurs), avec un total de 23 tentatives cadrées en 7 matchs. C’est bien évidemment un sommet au sein d’une sélection qui lance peu, même si ce bon total n’est toutefois pas doublé d’un pourcentage aux tirs très séduisant (4,35%). Mais qu’importe, l’arrière s’affirme malgré tout comme un élément volontaire, capable d’apporter le danger devant la cage adverse.

Encore jeune, cet joueur mobile, petit mais technique, peut améliorer sa mécanique au lancer. Mais comme le gardien norvégien a récemment pu le constater, le tir de Julius Honka peut déjà s’avérer très dangereux lorsqu’il est décoché sur réception. En deux temps, le Finlandais sait également faire très mal. Le premier (et seul) but de sa carrière en LNH, inscrit face aux Coyotes, en est l’illustration. Le joueur, qui hérite de la rondelle depuis le haut de l’enclave, parvient ici à décocher un beau lancer frappé pour tromper Mike Smith. Le tout en prolongation.

S’endurcir et gagner en confiance

Avec son modeste gabarit, son excellent coup de patin et sa palette offensive complète, Honka a donc tout du défenseur de l’heure dans la Ligue Nationale. Plus ouvert aux arrières de ce profil, le circuit Bettman avait ainsi accueilli le natif de Jyväskylä en 2014, lorsque le jeune homme fut sélectionné en première ronde du repêchage (14e au total) par les Stars. Petit à petit, notre homme s’est montré capable d’accumuler les points en Ligue Américaine (31 unités dont 24 assistances en 50 matchs cette année) avant de se frayer un chemin jusqu’à Dallas, pour conclure la saison 2016/17 en LNH (5 points dont 4 assistances en 16 apparitions).

Inexpérimenté, Honka doit encore s’endurcir pour devenir plus solide dans sa propre zone. Logiquement, ces rencontres internationales sont donc une bonne occasion de s’offrir du vécu, afin de remédier à ces faiblesses. Le Scandinave, qui a déjà porté les couleurs de son pays au Mondial junior, est d’ailleurs conscient de tout le bénéfice qu’il peut tirer de son séjour à Paris, qui diffère de ses expériences précédentes:

« Ça donne plein de confiance, c’est évident » a-t-il expliqué, en entretien avec Aaron Vickers, de NHL.com. « On souhaite montrer ce qu’on sait faire. C’est ça la plus grande force, ce que ça te donne. J’essaie simplement d’apprécier cela. Par rapport aux CMJ? Les matchs d’hommes sont un peu différents. À chaque partie, ça joue dur. Le niveau est assez supérieur. L’écart entre les bonnes et les mauvaises équipes est un brin différent en junior, c’est plus nivelé ici. »

À terme, l’avenir de Julius Honka promet d’être intéressant. Après des Mondiaux de bonne facture, le Finlandais aura la  »chance » de retrouver une formation des Stars en passe de reconstruire (à nouveau) sa brigade défensive. Avec les prestations contrastées d’éléments tels que Jamie Oleksiak, Patrik Nemeth ou Stephen Johns, ainsi que les difficultés affichées par la vedette John Klingberg, Honka devrait donc avoir toute la latitude nécessaire pour s’exprimer l’an prochain. Parmi les six postes réguliers à pourvoir à la ligne bleue, l’espoir aura à coup sûr une belle opportunité de se placer. Et à voir la qualité de ses dernières sorties, il semble désormais prêt à saisir sa chance.

Statistiques: iihfworlds2017.com.

[STATS]5433[/STATS]

[STATS_EQUIPE]DAL[/STATS_EQUIPE]